Dans mon livre : « Et si vous vous manquiez de vitamine D ? », le chapitre 20 est consacré à la maladie de Parkinson. Cette affection chronique et invalidante a des causes diverses. On incrimine volontiers les pesticides. Selon une étude américaine publiée il y a quelques années, les pesticides seraient à l'origine de l'augmentation de 70 % de la fréquence de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs, comparativement à la population générale. En France – l'un des pays les plus gros consommateurs au monde de pesticides -, l'étude TERRE, réalisée par la Mutualité sociale agricole (MSA), en partenariat avec l'INSERM, a mis en évidence une multiplication du risque de Parkinson par 1,9 en cas d'exposition pendant plus de 15 ans aux pesticides. En 2011, une étude de l'Institut national de veille sanitaire (INVS) a révélé que les Français avaient trois fois plus de pesticides dans le sang que les Américains !
En ce qui concerne la vitamine D, on s'est aperçu qu'il existait une large déficience en cette vitamine au stade précoce de la maladie de Parkinson puisque près de 70 % des sujets concernés avaient des taux sanguins en-dessous de la valeur plancher, à savoir 30 ng/ml. Mieux encore : récemment, on a mis en évidence que les hommes travaillant à l'extérieur – et donc plus à même d'améliorer leur statut en vitamine D – avaient un risque plus faible d'être atteints par la maladie, comparés à ceux travaillant exclusivement à l'intérieur.
Conjuguées à d'autres facteurs (inflammation silencieuse, stress oxydatif...), l'exposition aux pesticides et la déficience en vitamine D semblent donc jouer un rôle dans l'apparition de la maladie de Parkinson. On ignorait toutefois jusqu'à présent si les pesticides pouvaient nuire à l'action de la vitamine D au sein de l'organisme. Des scientifiques coréens viennent de nous apporter un premier élément de réponse. En effet, après avoir analysé le sang de plus de 1300 sujets, ils ont observé que ceux dont le sang contenait le plus de traces de pesticides organochlorés – notamment le tristement célèbre DDT -, avaient, dans le même temps, les plus faibles taux de vitamine D ! Une corrélation qui a de quoi intriguer...
Malgré leur interdiction, le DDT et ses petits copains persistent dans l'environnement. Avant son interdiction, au moins 3 millions de tonnes de DDT ont été pulvérisées dans le monde !
En prévention primaire de la maladie de Parkinson, on gagnera donc à coup sûr à privilégier une alimentation 100 % bio et à détoxiquer son organisme, au moins à chaque printemps, en vue de le débarrasser des résidus de pesticides et autres xénobiotiques qui l'empoisonnent petit à petit. Dans le dernier rapport annuel de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur la présence de pesticides dans les aliments, on apprend qu'en 2009, seuls 2 % des échantillons de fruits et légumes bio analysés par la France contenaient de petites traces de pesticides. En moyenne, les consommateurs ont 18 fois plus de risques de trouver un résidu de pesticide dans un aliment issu de l'agriculture intensive que dans un aliment bio !
Didier Le Bail